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Un ordinateur portable par enfant du tiers monde!

juin 26, 2008

One Laptop Per Child (Un Ordinateur portable Par Enfant), c’est la formidable entreprise à but non-lucratif créée par Nicholas Negroponte et par « les membres de la faculté du Media Lab au Massachussets Institute of Technology dans le but de concevoir, fabriquer et distribuer des portables suffisamment abordables afin de donner à tous les enfants du monde un accès à la connaissance et aux divers méthodes d’éducation modernes. »

Une formidable illustration des social-business théorisés par Mohamed Yunus: des entreprises dont le but premier n’est pas la recherche du profit mais la volonté de produire des bénéfices sociaux et environnementaux. Les social-business doivent couvrrir leurs frais, leurs bénéfices servent d’abord à rembourser les investisseurs, puis sont intégralement réinvestis dans le développement de l’activité, il n’y a pas de versement de dividende!

Quelques précisions sur le projet apportées par Nicholas Negroponte, président de One Laptop per Child:

« Les portables seront vendus directement aux gouvernements et distribués par les écoles sur la base d’un portable pas enfant. Des discussions initiales ont été tenues avec la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Argentine, l’Égypte, le Niger et la Thaïlande. Un nombre limité de portables sera envoyé à des communautés en développement dans différents pays. »

« Dès lors que ces machines seront hors de leur emballage, elles pourront créer des réseaux multiples, un peu comme des chaînons d’une grande toile, qui les relieront directement les uns aux autres. C’est une caractéristique qui a été développée au MIT par le Media Lab. »

« Pourquoi les enfants dans les pays en voie de développement ont besoin de portables?
Un ordinateur portable est une fenêtre en plus d’être un outil. Une fenêtre sur le monde et un outil qui permet de réfléchir, de penser. Ces portables représentent une merveilleuse façon d’apprendre à “apprendre”, à travers une interaction et une exploration personnelle de l’outil.  »

« Pourquoi ne pas donner plutôt un ordinateur de bureau?
Les ordinateurs de bureau sont effectivement moins chers, mais la mobilité est importante, spécialement quand viendra le temps de ramener le portable à la maison, à la fin de la journée. Les enfants dans les pays en développement ont besoin des plus récentes technologies, spécialement du matériel robuste et des logiciels inventifs et innovateurs. Des expériences récentes dans des écoles du Maine ont démontré l’extrême valeur pour un écolier de posséder son propre ordinateur portable, tant sur le plan de l’apprentissage que du divertissement. Ramener le portable à la maison engage la famille dans le processus. Dans un village du Cambodge par exemple, où nous avons travaillé, il n’y a pas d’électricité, ce qui fait du portable, l’élément le plus lumineux de la maison. »

« Pourquoi est-il si important pour chaque enfant de posséder un ordinateur portable? Qu’est-ce que cela amène de plus que les centres communautaires d’accès par exemple?
On ne pourrait imaginer, par exemple, un simple crayon communautaire – les enfants ont chacun le leur. Ce sont des outils avec lesquels ont peut réfléchir, suffisamment abordables pour les utiliser pour travailler et jouer, dessiner, écrire et calculer. Un ordinateur peut représenter la même chose, mais à une puissance exponentielle. Il y a également plusieurs autres raisons qui font que la possession d’un matériel, que ce soit un ballon, une poupée ou un livre, est un facteur important, comme, par exemple, le fait que ces objets seront traités avec attention et délicatesse. »

Vous pouvez voir et écouter une présentation très intéressante (en anglais) faite par Nicholas Negroponte ici.

Et voici la démo du petit ordinateur conçu pour résister aux mains démoniaques des petits du monde entier!

Les Etats-Unis sont vraiment le pays de tous les possibles…capables du pire comme du meilleur! ils ne cesseront jamais de nous surprendre…

Venez lire l’appel du 18 janvier 2008 et signer la pétition pour une mondialisation plus juste

pensée: comment rester les bras croisés!

juin 9, 2008

J’entendais récemment que la richesse cumulée de tous les millionnaires atteindrait les 40 000 milliards de dollars, soit un peu moins du PIB mondial (chiffres de Merril Lynch, Cap Gemini…)

Parallèlement à ces chiffres, d’après l’ONU pour:

  • Donner un accès à l’eau potable au milliard d’êtres humains qui n’y a pas accès
  • faire en sorte que tous les enfant reçoivent une éducation de façon à éradiquer l’analphabétisme (aujourd’hui près de 850 millions d’analphabètes)
  • que toutes les femmes aient un accès aux soins gynécologiques et obstétriques
  • que les 2 milliards d’êtres humains qui n’ont pas accès à des centres de soin en aient un

…il faudrait 800 malheureux milliards de dollars sur 10 ans…… soit 2% de la richesse cumulée des millionnaires…cela nous laisse songeurs…!

Le problème c’est que bien souvent l’argent investi n’a pas porté ses fruits, du fait de la lenteur, l’inefficacité, la bureaucratie et la corruption qui caractérise l’action publique dans les pays en développement.

Ce qu’il faut, en plus de ces programmes d’action étatique qui reste incontournables, c’est libérer l’énergie créative de chacun, permettre à chacun de s’émanciper, et pour cela l’accès au crédit est fondamental!

D’où l’essor du microcrédit et des thèses de Mohamed Yunus, génialissime lauréat du Prix Nobel de la Paix 2006, dont je me réjouis d’être aujourd’hui, brièvement, l’exégète:

« Je vois les pauvres comme des bonsaïs. Quand on plante les meilleures semences du plus grand des arbres dans un pot de quinze centimètres de profondeur, on obtient une réplique parfaite de cet arbre – mais elle n’est haute que de quelques centimètres. Il n’y a rien de mauvais dans les semences: c’est le sol dans lequel elles ont été plantées qui posent problème.

Les pauvres sont des hommes-bonsaïs. Rien dans leur origine ne pose problème. Mais la société ne leur a jamais donné ce dont ils avaient besoin pour grandir. Pour sortir de la pauvreté, les pauvres n’ont besoin que d’un environnement favorable. Lorsqu’ils seront autorisés à libérer leur énergie et leur créativité, la pauvreté disparaîtra très vite. »

Tout est dit! Je vous recommande donc très chaudement la lecture de « Vers un nouveau capitalisme » de Mohamed Yunus.


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