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Pourquoi il est urgent de creuser les déficits !

octobre 8, 2012

Haro sur les déficits ! La dette, responsable de tous nos maux ! La dette, à l’origine de la crise ! Place à l’austérité, l’austérité des ménages comme celle des états ! N’empruntons pas lâchement sur le dos de nos enfants !

Voilà le message véhiculé par « l’establishment » en Europe, par l’Allemagne notamment, et par la droite, la gauche et le centre en France…

Il faudrait que tout le monde se serre la ceinture, y compris les états qui comme tout bon foyer, ne devraient pas dépenser au-dessus de leurs moyens…

Voilà le message qui nous est asséné de toutes parts.

Et pourtant…

C’est un mauvais débat, ce n’est pas le sujet le plus important aujourd’hui, et la lutte contre cette dette n’est pas la solution à nos problèmes, au contraire…

Le principal problème aujourd’hui aux Etats-Unis et en Europe, ce ne sont pas les déficits, mais bien la crise et le chômage, sans surprise. Ce chômage est pernicieux, ils touchent surtout les jeunes, près d’un sur deux en Espagne par exemple. Dans certains pays d’Europe, on est au-dessus du taux de chômage constaté aux Etats-Unis pendant la Grande Dépression des années 30 !

Le problème dans une telle situation est que si les consommateurs… consomment moins, soit parce qu’ils ont perdu leur emploi, soit parce qu’ils gagnent moins, soit pour se désendetter, alors les entreprises ne peuvent que vendre moins, et donc investissent moins, quand elles ne licencient pas, bref c’est toute l’économie qui bascule dans une spirale infernale, surtout si l’état n’augmente pas sa « consommation » par ailleurs, pire si lui aussi s’astreint à l’austérité ! Le cercle vicieux est ainsi enclenché.

Nous sommes dans ce que les économistes appellent une situation  d’ « inadequate demand », je parle là de ce que disent des économistes réputés, les Prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz et Paul Krugman (voir ici et ). Les entreprises ont beau avoir de l’argent à dépenser et toutes les lois les plus favorables du monde pour investir, elles ne bougeront pas car en face le pouvoir d’achat des ménages est trop faible. Il faudrait qu’elles se mettent toutes à investir et dépenser en même temps, et donc à recruter, ce qui ferait baisser le chômage : le problème est qu’il est quasi impossible de toutes les convaincre de faire ce pas simultanément, la tentation est trop grande de laisser les autres se lancer, et au final personne ne bouge.

La seule réelle solution dans ces conditions pour relancer l’économie, c’est de ressusciter la demande grâce à la dépense publique. On en revient aux bonnes vieilles recettes Keynésiennes qui ont fait la preuve de leur efficacité : les Etats-Unis d’Amérique ne sont véritablement sortis de la Grande Dépression qu’avec la seconde guerre mondiale, quand l’état s’est mis à dépenser, embaucher, investir sans compter pour se préparer au combat. Bien sûr, il ne s’agit pas aujourd’hui d’espérer une guerre pour en finir avec la crise, mais le principe demeure le même, laisser l’état intervenir et dépenser vu que personne n’est disposé à le faire à court terme.

« Mais dépenser quel argent ? Nous n’en avons pas ! »

Non, mais c’est justement l’intérêt de la dette aujourd’hui. La réalité est que malgré tout ce qui se dit, jamais les marchés financiers n’ont été aussi disposés à prêter aux grands états : les Etats-Unis peuvent emprunter à des taux proches de zéro, la France, malgré la dégradation de sa note, peut emprunter à des taux historiquement bas !

C’est un devoir d’emprunter quand les investisseurs désirent vous prêter quasi gratuitementet quand les opportunités d’investissement au rendement potentiel élevé sont légion ! On pourra se dire rassasié quand tout le monde aura accès à la fibre optique et que les Européens seront aussi « connectés » que les Sud-Coréens, quand les TGV relieront toutes les villes d’Europe, quand tout le monde aura isolé son logement, quand il y aura des bornes pour voitures électriques partout. Et pourquoi ne pas subventionner l’acquisition de smartphones et tablettes par les ménages quand on sait que c’est le préalable à l’explosion de la nouvelle industrie du mobile-commerce et à l’émergence de pléthore de startups pourvoyeuses d’emplois ?

Arrêtons avec cette idée que la dette est nécessairement malsaine ! On voit là l’influence germanique sur nos modes de pensée : en allemand, dette se dit « Schuld » qui signifie aussi…coupable. Dette et culpabilité se mêle sémantiquement en allemand…

Au contraire, la dette peut être vertueuse si elle permet de relancer l’économie, si elle est utilisée pour financer des investissements utiles, notamment dans l’éducation, les infrastructures et la recherche où les retours peuvent être fantastiques.

On a tellement sous-investi dans l’éducation par exemple, que le faire aujourd’hui (avec les bonnes méthodes) pour maximiser le nombre de personnes à même de poursuivre des études supérieures serait des plus rentables pour un pays en termes de recettes fiscales à attendre d’une population mieux éduquée et jouissant de meilleurs salaires.

La dette est utile enfin quand de façon temporaire et circonscrite elle permet de venir en aide aux ménages les plus défavorisés et de stimuler leur consommation, ce qui a pour effet de relancer les entreprises et de les pousser à réembaucher, investir et dépenser à leur tour.

Un chômeur qui reste sans emploi trop longtemps finit par être considéré par les employeurs comme irrémédiablement « inemployable ». Une catastrophe pour l’individu concerné, une perte sèche en capital humain  pour le pays. Que l’état s’endette pour financer son maintien ou son retour sur le marché du travail avant qu’il ne soit trop tard, par une baisse momentanée du coût du travail par exemple, est un investissement qui a du sens économiquement parlant, puisqu’il permettra d’éviter qu’un actif ne se retrouve disqualifié définitivement. Celui-ci pourra alors continuer à payer des impôts et consommer, bref contribuer positivement à l’économie du pays.

Enfin ce n’est pas un drame que de faire croître la dette en valeur absolue, si celle-ci permet de générer de la croissance, car au final c’est plus le ratio dette/PIB qu’il faut avoir à l’esprit, et si le PIB croît plus vite que la dette (grâce à l’effet multiplicateur de la dépense publique sur la dépense privée), le ratio peut se maintenir voire diminuer. Qui plus est, qui dit croissance, dit plus de rentrées fiscales et donc moins besoin d’emprunter à terme. Même si l’on s’endette énormément d’un coup (ce qu’il faut faire pour stimuler massivement à court terme l’économie et ainsi sortir de la crise), tant que l’on parvient au moins à stabiliser ce ratio à moyen terme, vivre avec de la dette devient tout à fait possible.

Les Etats-Unis ont une dette qui se rapproche des 100% du PIB, le Royaume-Uni lui flirte avec les 80% et la France tutoie les 90% : on nous prédit l’apocalypse ! En vérité à la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis avaient dépassé les 100%, et le Royaume-Uni les 250%, et rien ne leur est arrivé…ah, si une période de croissance soutenue, sœur de nos 30 glorieuses! En vérité, les grands pays démocratiques qui peuvent emprunter dans leur monnaie n’ont aucun souci à se faire, et peuvent (et doivent) emprunter pour relancer leur économie.

Le problème se pose par contre en Europe pour les petits pays qui parce qu’ils utilisent l’euro ne peuvent pas se servir de l’arme de la dévaluation pour redevenir compétitifs et ainsi faire croître leur économie via les exportations : ces pays qui ne peuvent emprunter qu’à des taux prohibitifs se résolvent à l’austérité et sombrent toujours plus profondément dans la crise.

La solution consiste à mutualiser la dette européenne, c’est-à-dire à permettre en fait à tous les pays européens d’emprunter au même taux, un taux qui serait bien plus bas que celui que ces petits pays connaissent aujourd’hui. Ils seraient en cela subventionnés par l’Allemagne, ce qui n’est possible que si chacun accepte d’abandonner un peu de sa souveraineté budgétaire à des instances fédérales supra-étatiques, ce qui me semble incontournable et souhaitable. Faisons les Etats-Unis d’Europe, pour être plus fort ensemble !

Bref, faisons l’Europe fédérale, et ENDETTONS-NOUS  « so as to END THIS DEPRESSION NOW ! »

La fin du rêve américain

octobre 4, 2012
Vous pensiez connaître les Etats-Unis ? Les Etats-Unis, le pays de tous les possibles ? Vraiment ?
Quelques faits qui font froid dans le dos sur ce pays glanés dans le dernier livre de Stiglitz que je recommande vivement, « The price of inequality » :
  • L’espérance de vie aux Etats-Unis est plus basse qu’à Cuba
  • La mortalité infantile est plus grande aux Etats-Unis qu’à Cuba
  • Le taux d’incarcération aux Etats-Unis est presque de 1 pour 100 adultes, entre 9 et 10 fois le taux de beaucoup de pays européens
  • Les 1% les plus riches détiennent plus du tiers de la richesse nationale
  • Les 1% les plus riches ont reçu plus de 65% du revenu additionnel du pays entre 2002 et 2007
  • Un PDG gagne en moyenne 200 fois plus qu’un salarié moyen (c’était 30 fois fut un temps aux USA, et 16 fois aujourd’hui au Japon)
  • Selon les Nations Unies, les Etats-Unis sont un petit plus inégalitaires que l’Iran et la Turquie, et beaucoup plus que n’importe quel pays de l’Union Européenne
  • Les Etats-Unis sont ceux parmi les pays les plus développés qui font le moins pour réduire les inégalités, et celles-ci augmentent plus vite que dans beaucoup de pays.

On voit bien sur le schéma ci-dessous l’évolution de la part du revenu national accaparée par les 10% les plus riches (source) : stable pendant 30 ans, elle augmente fortement à partir des années 80 avec les politiques libérales de Reagan.

Image

Gageons qu’Obama pourra changer les choses…
English version : Some distressing facts about the USA
You think you knew about the US ? Is really America a land of opportunity ?
Well, please find below some facts collected in Stiglitz’ last book « The price of inequality » :
  • The wealthiest 1% owns more than one third of the nation’s wealth
  • The top 1% seized more than 65% of the gain in total national income between 2002 and 2007
  • There has been a hollowing out of the middle class
  • Life expectancy in the US is just below Cuba
  • Infant mortality in the US is worse tan in Cuba
  • The incarceration rate in the US is almost 1 in 100 adults, some nine to ten times that of many European countries
  • Poor kids who succeed academically are less likely to graduate from college than richer kids who do worse in schools
  • Even if they graduate from college, the children of the poor are still worse-off than low-achieving children of the rich
  • 8% of the bottom fifth make it to the top fitfh in their lives (14% in Danemark, the world best performance)
  • There is little income mobility, the notion of America as a land of opportunity is a myth !
  • Average CEO pay is 200 times greater than that of the average worker (used to be 30 to 1 in the US, and it is 16 to 1 in Japan !)
  • According to UN data, US are slightly more unequal than Iran and Turkey, and much less unequal than any country in the European Union
  • America has more inequality than any other advanced industrialized country, it does less to correct these inequities, and inequality is growing more than in many other countries
What a nice country to live in, isn’t it ? It’s time for things to change there, hope Obama can do it.

A cheap but jobless world filled wih robots

mai 2, 2012

I think we’re heading towards a world where prices of products and services will only take into account conception costs as well as reflect scarcity of material ressources used in the process and that will have to be run and recycled in a sustainable way. Manufacturing and delivery costs will be brought close to zero thanks to automation. That means less and less jobs for people, but more and more affordable services and products.

 
Given that technology enables us to make more and more products/services with less and less material ressources, given that we’re getting better and better at recycling material ressources, given that material ressources, though limited, are available in very large quantity and given that human population will quite certainly plateau at 9 billion people by 2050 as most demographers predict it will, I’m pretty confident that material ressources won’t be in the end the limiting factor to Humans’ way of life. The limiting factor might just be in the end time people have to do things.
 
I can think of a world where most Humans will live just like Romans in ancient Rome : with free games and free bread, « panem et circenses », without even the need to work, in a world where robots will be doing all the tedious and alienating tasks. Most humans might just become passive consumers, rewarding by their choices some smart « creative designers » at the expense of others. 
 
Thanks to the empowering tools brought by technology, anyone will have the possibility to become a « creative designer », but most Humans probably won’t be able to make it to the elite and will just enjoy their time on Earth with all those cheap restaurants, trips and goods.
 

« Smoot-Hawley did not cause, or even significantly deepen, the Great Depression »

avril 27, 2012

I was reading the article « Bring it all back home » on Project-syndicate, denouncing the return of a past error, protectionnism. The author argues among other things :

  • « Monetary tightening was not the only major policy error of the 1930’s; so was a retreat into protectionism, symbolized by the Smoot-Hawley tariff increases at the beginning of that decade. Historians continue to debate the centrality of the Smoot-Hawley law itself, but the subsequent tariff war certainly damaged trade and economic growth, making a bad situation worse. »

It reminds me of what I read in William Bernstein’s brillant book « A Spendid Exchange« , that tariff wars in the 1930s played a very minor role in the economic turmoil of the time.

Let me quote him :

« Between 1929 and 1932, real GDP fell by 17% worlwide, and by 26% in the USA, but most economic historians now believe that only a minuscule part of that huge loss of both world GDP and the USA’s GDP can be ascribed to the tariff wars. »

« A back-of-the-enveloppe calculation show that this must have been true. At time of Smoot-Halley’s passage, trade volume accounted for only 9% of world economic output. Had all international trade been eliminated, and had no domestic use of the previously exported goods been found, world GDP would have fallen by the same amount, 9%. Beteen 1930 and 1933, worldwide trade volume fell off by one-third to one-half. Depending on how the falloff is measured, this computes to 3 to 5% of world GDP, and these losses were partially made up by more expensive domestic goods. Thus the damage done could not possibly have exceeded 1 or 2% of world GDP – nowehere near the 17% falloff seen during the Great Depression. »

« Even more impressively, the nations most dependent on trade did not suffer the most damage. For example, in Holland, trade accounted for 17% of GDP and yet its economy contracted by only 8% in those years. By contrast, trade constituted less tan 4% of the US’ GDP, yet its economy contracted by 26% during the Depression. The inescapable conclusion : contrary to public perception, Smoot-Hawley did not cause, or even significantly deepen, the Great Depression. »

« Recently, economic historians have calculated that the tariff wars of the 1930s caused less than half of the falloff in world trade, the rest being due to the Great Depression itself, which decreased demand for trade products. »

The 2 arguments against the motion « Does the 21st century belong to China » that F. Zakaria and H. Kissinger missed

avril 19, 2012

In the Munk debate on China, held in Torinto in 2011, the motion “Does the 21st century belong to China” was debated. F. Zakaria and H. Kissinger were arguing against it and they won, their arguments being judged more convincing than those of D. Li and N. Ferguson.

I’d like to add 2 arguments against the motion that F. Zakaria and H. Kissinger failed to mention during the debate :

  • First, as Georges Friedman is arguing in “The next 100 years”, China, labeled a “paper Tiger”, is following Japan’s trajectory of bad loans, and will hit the wall as Japan did in the early 1990s. This very likely downturn will lead to political instability and might even threaten the country’s unity, preventing an aging China from playing any dominant role in the 21stcentury:
    • “China is not truly capitalist in the sense that the markets do not determine capital allocation. Who you know counts for much more than whether you have a good business plan. As a result, not surprisingly, a remarkably large number of those loans have gone bad – “nonperforming”, in the jargon of banking. The amount is estimated at somewhere between $600 billion and $900 billion, or between a quarter and a third of China’s GDP, a staggering amount. China is Japan on steroids. It’s not only an Asian state that values social relations above economic discipline but a communist state that allocates money politically and manipulates economic data. It is also a state in which equity holders – demanding profits- are less important than bankers and government, who demand cash.  As Japan did, China relies heavily on exports, has a staggeringly high growth rate, and faces collapse when growth rate begins even to barely slow. Japan’s bad debt rate around 1990 was, by my estimate, about 20% of GDP. China’s, under the most conservative estimate, is about 25% – and I would argue the number is closer to 40%. But even a 25% is staggeringly high. China has expanded extraordinarily for the last 30 years. At some point the business cycle, culling weak business, must rear its ugly head – and it will.”
  • Second, as Ian Morris is arguing in his brillant “Why the West rules – for now”, we underestimate how much the pace at which technological progress is increasing is completely changing the game in the 21stcentury, rendering the motion completely irrelevant :
    •  “the Singularity will render ten-thousand-year-old categories such as East and West completely irrelevant. Instead of transforming geography, it might abolish it. The merging of mortals and machines will mean new ways of capturing and using energy, new ways of living together, new ways of fighting, and new ways of communicating.”
    • “The 21st century is going to be a race, a race not between East and West, but between Singularity (scientific progress for the better) and Nightfall (total disruption of human civilization due to unmanageable environmental changes and/or nuclear war). There will be no silver medal. Either we will soon (perhaps before 2050) begin a transformation even more profound than the industrial revolution which may make most of the current problems irrelevant, or we will stagger into a collapse like no other. It is hard to see how any intermediate outcome – a compromise, say, in which everyone gets a bit richer, China gradually overtakes the West, and things otherwise go on much as before – can work. This means that the next 40 years will be the most important in history.”
    • “Were we to avoid Nightfall, Singularity would culminate with merging of human and machine intelligence in the 2040s. Technologists in the US army say that “war is already moving beyond human space as weapons become too fast, too small, too numerous and create an environment too complex for humans to direct”, they say “technology is rapidly taking us to a place where we may not want to go, but probably are unable to avoid”. The merging of humans and computers may be just a brief phase before what we condescendingly call “artificial intelligence” replaces Homo Sapiens as thoroughly as Homo Sapiens replaced all earlier ape-men.”
    • “Rising social development has always changed the meaning of geography, and in the 21st century, development will rise so high that geography will cease to mean anything at all. The only thing that will count is the race between a Singularity and Nightfall. To keep Nightfall at bay we will have to globalize more and more of our concerns, and arguments about which part of the world has the highest social development will matter less and less.”

The second argument might be labeled pure Sci Fi, but keep in mind that the motion was about the 21st century, not just the first 30 years of it, and when we know for instance that it took less than 70 years in the 20th century between the first plane and a man on the moon, taking into account how technological progress is accelerating and where science stands now, I think Ian Morris’ argument should be considered very seriously.

Even before the Singularity renders the East-West rivalry useless in the 21st century, America might regain a firmer lead on the world, as Ian Morris envisons :

“The ongoing revolution in science will be the biggest and the fastest of all. Its core, many futurists agree, lies in linked transformations of genetics robotics, nanotechnology, and computing, and its consequences will overturn much of what we have known. Eastern scientists have made plenty of contributions to the new technologies (robotics for instance is as advanced in Japan and South Korea as anywhere), but so far the revolution has been overwhelmingly Western. This might mean that the pundits who point to America’s decline and a coming Chinese age will be proved wrong after all : if the united States dominates the new technologies as thoroughly as Britain dominated the industrial ones two centuries ago, the genetic/nanotechnology/robotics revolution might shift wealth and power westward even more dramatically than the industrial revolution did.”

Here are some examples of such a shift :

    • quote from the Economist « The F35 Joint Strike Fighter will certainly be the last manned strike fighter, the Unmanned Aicraft Systems Flight Plan assumes that the next generation of drones will have artificial intelligence giving them a high degree of operational autonomy including – if legal and ethical questions can be resolved – the ability to shoot to kill »
    • Look at what can be done when you reduce the size of flying autonomous robots, the ease to quickly change trajectory, make sure not to miss 6’55 , 10’04 , 12’47 and 15’08, and think how the US army could use it

To explore further these fascinating perspectives, I suggest you read  my piece on how biology and artificial intelligence could be intertwined : would you rather see a cow whose brain will be replaced by AI, or human mind embedded in an insect-like robot? It’s likely that before 2100 both will be possible, read this piece : “Human mind VS AI “. And make sure to visit my Page on Facebook about Robots.

Un big-bang de l’éducation ?

avril 4, 2012

À l’approche des élections présidentielles, s’il est un thème qui conditionne tous les autres et donc l’avenir au sens large de la France, c’est bien l’éducation. C’est d’ailleurs cocasse de voir certains commentateurs chez nous distinguer ce thème des questions économiques alors qu’ils sont intrinsèquement liés. La Corée du Sud par exemple l’a compris très tôt, dès la guerre avec le Nord communiste terminée, en investissant dans le seul  capital à disposition, le capital humain. Ce pays, qui était au même niveau au début des années 60 qu’une Algérie baignant dans le pétrole, a su créer les conditions d’un véritable miracle économique en un peu plus d’une génération, et est maintenant une des nations les plus riches du monde. La nation la plus connectée aussi.

La France quant à elle a vu son système éducatif se scléroser lentement depuis 30 ans. Les lycéens français de la fameuse génération Y sont non seulement moins bons que ceux de la génération du baby boom, mais aussi plus médiocres que dans bien d’autres pays que nous avons longtemps devancés. L’OCDE, via le PISA (Programme for International Student Assessment), a ainsi mesuré qu’en 2009 la France était au 22ème rang mondial en mathématiques, 23ème rang en lecture et 27ème rang en science, à chaque fois derrière, entre autres, la Chine, Taïwan, Singapour, la Finlande ou l’Estonie.

Mais sait-on exactement ce qui fait un bon système éducatif ?

D’après la recherche menée par la fondation Bill and Melinda Gates, de tous les facteurs dont dépend la réussite scolaire d’un enfant et sur lesquels l’école peut influer, il est en un qui est véritablement décisif et relègue tous les autres à l’insignifiance : la qualité intrinsèque du professeur présent dans la salle de classe. C’est le paramètre central. À côté, il est maintenant prouvé par exemple que la taille de la classe est un paramètre négligeable, contrairement à ce que véhiculent encore certains.

Michael Johnston, sénateur démocrate du Colorado, et ancien chef d’un établissement qui a fait passer  le taux d’admission à l’université de ses lycéens de terminale de 50% à 100% raconte que « Si vous prenez les 25% moins bons élèves et les confiez à de très bons professeurs, en trois ans ces élèves ont presque comblé leur retard et se retrouvent dans la moyenne. À l’inverse, s’ils sont placés entre les mains de professeurs médiocres trois années de suite, leur retard s’aggrave et devient irrattrapable. »

Ainsi, dans un univers scolaire où les professeurs français sont très peu évalués (un enseignant attend souvent 5 ans, voire plus, avant d’être inspecté) et où se dissimulent donc de fait un certain nombre de mauvais professeurs, le destin de beaucoup d’enfants issus de familles modestes en est remis à une grande loterie nationale. C’est tragique et suicidaire, qui plus est à notre époque où de plus en plus d’emplois sont soit remplacés par des machines, soit délocalisés.

Libération faisait un sujet le 14 décembre 2011 sur les réactions du monde de l’enseignement suite aux fuites entourant un projet de réforme qui prévoirait de modifier le système d’évaluation des enseignants en introduisant « un entretien professionnel conduit par le supérieur hiérarchique direct tous les 3 ans ». S’il est concluant, « l’agent peut gravir les échelons plus vite en se voyant accorder des mois d’anciennetés supplémentaires. ». Libération rapporte que « les syndicats enseignants reconnaissent, à des degrés divers, que le métier a changé, mais redoutent la fin d’un métier porteur d’une mission de service public ». Un service qui est pourtant en l’état de moins en moins bien rendu. Personne d’ailleurs dans le monde de l’enseignement ne nie qu’il y ait un problème : un inspecteur de l’académie de Clermont dit que « faire évoluer l’évaluation me paraît de toute façon indispensable » ;  une proviseure à Toulon confie que « le système de notation est obsolète, inopérant pour apprécier les compétences professionnelles » ; un professeur de collège à Montreuil avoue que « le mode d’évaluation actuel n’est pas satisfaisant ».

La réforme évoquée me paraît trop floue pour être commentée, mais on le comprend, il va être très compliqué de faire le « big bang » de l’éducation nationale en France. C’est pourtant un devoir pour la France de demain. Il ne s’agirait même pas à mon sens d’expérimenter quelques idées farfelues sorties tout droit d’un obscur think-tank ! Non, simplement importer des idées qui ont fait leurs preuves ailleurs : évaluer les professeurs très largement sur la base des résultats des élèves, récompenser les bons profs et les inciter à diffuser leurs bonnes pratiques pour permettre aux autres de progresser, et mettre hors circuit ceux qui sont fondamentalement mauvais.

Et à ceux qui objecteraient que les caisses sont vides pour quelque récompense que ce soit, sachez que cela a bien évidemment un sens économique que de rétribuer grassement les professeurs compétents compte tenu de leur apport à la richesse du pays : des études aux Etats-Unis ont montré qu’un professeur faisant partie des 15% meilleurs ajoutera en moyenne en une année scolaire $20.000 à ce que gagnera sur toute sa future vie active un écolier. Un tel professeur, s’il a une classe de 30 élèves, ajoute donc à l’économie $600.000 par an en moyenne. Il y a donc théoriquement de quoi être très généreux avec les « stars » de l’enseignement. À condition de se mettre d’accord sur la façon de les identifier.

Dans un contexte de mondialisation du marché du travail, de délocalisation des entreprises, et de mécanisation/informatisation rampante de toujours plus de métiers, il est bon de se rappeler la mission première de l’éducation secondaire : faire en sorte qu’un maximum de lycéens ait un niveau suffisant pour faire des études supérieures, sésame pour les emplois qualifiés de demain. Voici en quatre points la stratégie pour y arriver mise en place avec succès par Johnston dans son établissement:

  • 1. Fonder l’évaluation des professeurs (et des proviseurs) principalement sur les progrès des élèves. Il faut vérifier le niveau des élèves d’une classe en chaque fin d’année pour mesurer les progrès accomplis par rapport à l’année précédente et ainsi noter leur professeur.
  • 2. Inciter financièrement les meilleurs professeurs à partager leur savoir-faire, par exemple en postant des vidéos de leurs cours sur un site internet destiné à tous les enseignants. Ces primes récompensant ceux qui donnent ainsi le bon exemple permettent notamment de conserver dans le professorat les individus brillants tentés par un changement de carrière du fait des maigres perspectives d’évolution offertes à eux jusque-là.
  • 3. Pouvoir « dé »-titulariser un professeur. Un professeur ne devient titulaire qu’après avoir été noté « efficace » pendant 3 ans. Il perd automatiquement son statut de titulaire s’il est noté « inefficace » deux années de suite. Et dans le cas d’une réduction d’effectif forcée dans un lycée, le principe de primauté des anciens est aboli. Peu importe l’ancienneté des professeurs, seuls les mieux notés restent titulaires, les autres perdent leur statut et doivent être réaffectés ailleurs.
  • 4. Permettre aux proviseurs de choisir leurs professeurs. Si un professeur est dé-titularisé d’un lycée et se fait refuser partout ailleurs, il est congédié de l’Éducation Nationale après un an d’inactivité.

Cette politique a fait ses preuves, nous devrions tout simplement la copier.

Je pense aussi que la société au global devrait être plus reconnaissante envers ses meilleurs professeurs. On pourrait imaginer une cérémonie annuelle qui mettrait à l’honneur les « stars de l’enseignement », l’équivalent symbolique de ce que peut être le défilé du 14 juillet pour les armées. Cette cérémonie devrait être grandiose à l’image des cérémonies américaines, et réunir les élites politiques et intellectuelles du pays pour conférer la plus grande fierté aux « nominés ». Nous accordons trop d’importance aux Césars, à l’élection de Miss France, à Top Chef, et pas assez à nos meilleurs enseignants qui de loin sont ceux qui peuvent le plus influer sur l’avenir des jeunes  Français, par leur travail et l’exemple qu’ils peuvent démontrer au reste du corps professoral.

Ce sont des hommes comme Richard Descoings, celui qui a révolutionné Sciences Po entre autres en l’ouvrant aux meilleurs lycéens de ZEP et qui vient de s’éteindre, dont la France et l’Éducation Nationale ont besoin et qu’il faut plus que jamais mettre à l’honneur.

La Terre, cette île de Pâques…

décembre 11, 2011

Durban était un échec annoncé, Durban a tenu ses promesses. Les Nations n’ont donc pas su se mettre d’accord quant à comment limiter collectivement les émissions de gaz à effet de serre, très largement responsables du réchauffement climatique. La société américaine n’est prête à aucun effort, engluée qu’elle est dans le doute entretenu par les lobbys des industries polluantes. La Chine et l’Inde, en plein rattrapage économique, pensent pour leur part que c’est à l’Occident de faire le premier pas. Bref, la situation est bloquée.

Pourtant la communauté scientifique est formelle :

  • La Terre se réchauffe du fait d’une hausse de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.  De 1880 à 1970, la température moyenne de la Terre a augmenté de 0,03°C par décennie. Depuis 1970, elle augmente de 0,13°C par décennie.
  • La grande majorité de cette de hausse est due aux activités humaines, notamment la combustion d’énergies fossiles et la déforestation.
  • Des phénomènes cycliques naturels liés entre autres au soleil et aux vents atmosphériques influent aussi sur le climat, mais au XXème et XXIème siècles au moins, ils sont censés faire baisser les températures et non l’inverse ! Ils sont donc complètement hors de cause pour expliquer le réchauffement climatique qui n’en devient que plus préoccupant !
  • Le réchauffement en cours aura pour conséquences inéluctables une hausse du niveau de la mer, un bouleversement des cycles hydrauliques, une multiplication et une intensification des phénomènes naturels extrêmes (ouragans, inondations, feux de forêt, etc.)

L’impact sur l’Humanité sera sans précédent : villes côtières submergées, large mouvements de population, famines, guerres pour l’accès à l’eau, entre autres calamités.

Les Nations ont donc le devoir de s’entendre face à ces certitudes scientifiques pour « gérer l’inévitable et éviter l’ingérable » ! Et pourtant, preuve en est à nouveau qu’elles en sont incapables. Les intérêts d’une minorité qui profite allégrement du statu quo et bloque toutes velléités  de changement semblent condamner l’aventure humaine au naufrage.

L’histoire humaine n’enseigne que trop amèrement que les Hommes jamais n’abandonnent de leur plein gré leur souveraineté et leurs prérogatives à des instances supérieures à qui déléguer la gestion de problèmes qui les dépassent chacun individuellement. Tout mouvement de concentration politique depuis la nuit des temps, du clan à la tribu, de la tribu à la seigneurie, au duché, au royaume, à la nation, à l’union européenne par exemple, ne se fait que dans la douleur, jamais spontanément. Le schéma a toujours été le même. X envahit Y, X et Y s’homogénéisent alors : c’est par exemple la France Gallo-romaine, ou l’unification de la Chine par les conquêtes. Ou alors, X et Y s’associent face à une menace Z : c’est l’alliance des cités grecques face à la Perse, c’est la construction européenne face à la menace d’une nouvelle guerre, c’est la nouvelle Europe fiscale face à la crise. C’est ce que doivent faire les Nations aujourd’hui face à l’enjeu climatique.

Sans doute que la menace n’est pas encore assez perceptible, peut-être n’avons-nous pas encore assez mal. Mais peut-être que plus tard, il sera trop tard.

Trempez une grenouille dans de l’eau bouillante, elle en ressort aussitôt. Plongez-la dans de l’eau froide, puis chauffez l’eau progressivement, comme nous chauffons notre planète…elle meurt ébouillantée sans s’en rendre compte.

C’est exactement ce qui va nous arriver si nous ne faisons rien (et nous ne sommes pas vraiment partis pour faire quoique ce soit), et c’est aussi ce qui s’est produit sur l’île de Pâques.

L’île de Pâques est une toute petite île du Pacifique, à 3700km à l’ouest du Chili, et à 2000km à l’ouest de l’archipel Pitcairn. C’est le lopin de terre habité le plus isolé du monde, colonisé dès 900 après JC par d’intrépides Polynésiens. Passée l’arrivée des premiers colons, l’île est vraisemblablement restée coupée du monde jusqu’à sa découverte par un navire hollandais en 1722. J’assimile donc l’île de Pâques, isolée du reste de l’Humanité, à la Terre seule dans l’univers connu.

Les colons avaient emmené avec eux des poules et quelques variétés végétales dont l’igname, la canne à sucre et la banane. Ils maîtrisaient l’agriculture, leurs armes et outils étaient en pierre. La configuration de l’île a fait que jamais elle ne fut unifiée politiquement, comme notre monde aujourd’hui. En effet jamais il n’a été possible pour un des clans de constituer et ravitailler une armée assez puissante pour vaincre les autres dans la durée (comme en Europe, cf les échecs de Napoléon et Hitler). Politiquement, l’île de Pâques était donc composée d’une poignée de clans rivaux juxtaposés les uns aux autres. Comme le sont nos nations aujourd’hui. Pendant longtemps, ces clans ont rivalisé pacifiquement, c’était à celui qui bâtirait les Mohaïs les plus nombreux et les plus grands, les statues typiques de cette civilisation. Cette saine rivalité a duré tant qu’il y avait des arbres à abattre pour confectionner d’une part les rondins nécessaires au déplacement des blocs de pierre, et d’autre part les bateaux indispensables à la pêche et donc à l’approvisionnement en nourriture. Et bien sûr ce qui devait arriver arriva : sans instance supérieure de régulation, les forêts se sont mises à manquer. Les Pascuans creusaient ainsi leur propre tombe. Comme la disparition totale du couvert forestier a pris des générations de clans rivaux, chaque génération, chaque clan pris a part n’y a contribué que faiblement et n’était donc pas en mesure de saisir le drame qui se nouait. Les Pascuans qui ont fait tomber le dernier arbre vivaient déjà dans un monde où l’on savait les arbres condamnés.

Dans l’impossibilité de construire de nouvelle statues et alors que le poisson disparaissait des assiettes, la seule façon de rivaliser a consisté à faire tomber les Mohaïs des voisins, le seul moyen de survivre a été la guerre pour des ressources rares. Une guerre sans merci, la population a chuté, le cannibalisme a fait son apparition. C’est une île jonchée de statues renversées et peuplée d’une poignée de Pascuans affamés et grelottants que les Européens ont trouvée en arrivant. Une insulte encore utilisée aujourd’hui là-bas : « j’ai de la chair de ta mère entre mes dents ». La Terre, cette île de Pâques…

Sources : Collapse, J. Diamond, 2005 ; That used to be us, T. Friedman et M. Mandelbaum, 2011.

Non, le 11 septembre 2001 n’a rien changé à l’Histoire

septembre 18, 2011

Beaucoup a été dit sur le 11 septembre 2001 quant à son importance dans l’Histoire des Hommes. Tous les commentateurs politiques ou presque ont dépeint cet évènement depuis 10 ans comme l’aube d’une ère nouvelle où plus rien ne serait comme avant, l’évènement fondateur du XXIème siècle préfigurant le « Choc des civilisations »  cher à Samuel Huuntigton. Il n’en est rien.

Oui le 11 septembre nous a tous fascinés et terrifiés.

Oui le 11 septembre a fait couler beaucoup d’encre et chauffer beaucoup de pixels.

Oui le 11 septembre est l’attaque exogène la plus meurtrière perpétrée aux Etats-Unis devant Peral Harbor. Oui le 11 septembre a mobilisé beaucoup d’argent du contribuable américain (voir aussi ici).

NON le 11 septembre n’a quasiment rien changé à l’Histoire (sur le moyen et long terme).

Le 11 septembre prend racine dans la haine de certains Musulmans pour un Occident, qui a bien du mal par moments à juguler son impérialisme et son cynisme, il faut bien le reconnaître. Mais le 11 septembre n’est pas le fait d’un vrai état, seulement celui d’une clique d’excités terrés en Afghanistan/Pakistan et disposant à l’époque de réseaux dormants aux quatre coins du monde. Une organisation comme Al-Qaeda avait pour ainsi dire un pistolet à un coup, et une fois ce coup tiré, les moyens technologiques de l’Occident sont tels qu’il est impossible maintenant à Al-Qaeda de faire front. Oui, des trekkers imprudents sont capturés deci delà, mais il faut bien se rendre à l’évidence : le pouvoir de nuisance d’Al-Qaeda est maintenant proche de zéro. On en parle et s’en inquiète de façon bien trop exagérée.

Quand on s’intéresse à un phénomène historique représentant soi-disant une menace, le plus simple est d’analyser le temps médiatique accordé au phénomène par rapport au nombre de victimes. A ce titre, Al-Qaeda est un épiphénomène par rapport au cancer des poumons, à l’obésité, ou encore aux accidents de la route dans nos sociétés. Le « temps de cerveau disponible » des citoyens est limité, et s’en servir pour rabâcher sans relâche la menace terroriste est une aberration, on ferait bien mieux de diffuser des messages de prévention routière et sanitaire.

 

 

Ce qui confère au 11 septembre son caractère hypnotique, c’est que plus de 3000 personnes sont mortes en direct, sous nos yeux ébahis, de façon holywoodienne, au coeur du pays le plus puissant. Mais c’est un leurre, cela nous fait oublier les famines et autres maux (la malaria en Afrique qu’on pourrait éviter en y mettant les moyens) qui rongent lentement d’autres pays et tuent bien plus au final.

Qui sait par exemple sait que la guerre dans l’ex-Zaïre a fait 3,3 millions de morts de 1998 à 2002 !

La conséquence du 11 septembre a été l’invasion de l’Afghanistan et de l’Iraq : un échec et demi sans conséquence sur le destin de la nation arabe pour qui le changement devait venir de l’intérieur grâce à Mohamed Bouazizi 10 ans plus tard.

Après 10 ans, la situation en Afghanistan est au point mort. L’occupation du pays par les troupes de la coalition est un échec total compte tenu de la géographie. Les Talibans sont insaisissables, se terrent et refont surface sitôt les patrouilles reparties, comme les Afghans l’ont fait avant face aux Britanniques puis aux Soviétiques. Un non sens qui dure depuis 10 ans pour les Américains. Quand on pense aux centaines de milliards de dollars prélevés sur les contribuables américains (et français à la marge) et consacrés à cette guerre dont l’inanité s’étale reportage après reportage, on ne peut qu’être pris d’effroi et de colère. Surtout vu l’état de nos pays, de nos écoles, de nos infrastructures. C’est ce qui s’appelle en économie une allocation catastrophique de ses ressources.

L’Iraq fut donc également envahie unilatéralement par des Américains ivres de vengeance qui fantasmaient sur une filiation avec Al-Qaeda, au point même de créer de fausses preuves : vous vous souvenez de Colin Powell brandissant une fiole à l’ONU? Ces Américains se sont ainsi allégrement essuyés au passage les pieds sur cette ONU, une institution dont les nations démocratiques essayaient pourtant de construire patiemment depuis 55 ans la crédibilité, l’échec de la SDN en tête.

Alors certes en Iraq, les Américains auront peut-être fait accoucher la démocratie au forceps, l’avenir nous le dira, mais à quel prix ? C’était la guerre de trop pour une Amérique ruinée qui ne pouvait vraiment pas se permettre cette folie dans laquelle elle a été entraînée par ses faucons Républicains. Encore une fois, leur argent public aurait pu être utilisé de façon bien plus efficace au pays.

J’ouvre une parenthèse. On pourrait aussi parler du prix payé par les civils morts dans les bombardements, mais je pense pour ma part que c’est toujours mieux qu’un Saddam oppresseur des minorités resté au pouvoir. Je suis pour l’interventionnisme « mesuré » permettant de faire tomber les dictateurs (Kadhafi est un cas d’école, un des rares legs positifs de la présidence Sarkozy à mes yeux), le seul problème reste de trouver un « libérateur » prêt à payer de son sang et de son argent public. Je suis Normand, et Dieu sait que les Normands ont payé un lourd tribut lors de la libération de la France en 1944 : près de 50 000 victimes civiles normandes tuées par les bombes américaines, bien plus que ce qu’ont fait les Allemands. Et pourtant les GIs ont été accuellis en libérateur. Je referme cette parenthèse.

Toujours est-il que l’intervention américaine, sensée répandre l’envie de démocratie dans la région n’a pas fait tâche d’huile.

Si l’on peut commencer à respirer la promesse de démocratie dans les pays arabes aujourd’hui, ce n’est pas à grâce au 11 septembre, ni grâce à Bush et ses illuminés, ni même grâce à Al-Qaeda, mais en raison du ras le bol général de la rue arabe, sublimé par Facebook, Youtube, Twitter mais surtout Al-Jazeera, et résultant de l’impéritie des Raïs, les chefs d’état arabes. Les Ben-Ali&Co ont trusté le pouvoir, distribué les faveurs, vécu pour certains de la rente des hydrocarbures (Putin est de la même race), annihilé toute volonté d’entreprendre et tué tout espoir de s’en sortir grâce à son mérite plutôt que par des courbettes devant le pouvoir.

Que certains privilégiés réussissent, passe encore. Mais que si je réussis envers et contre tout, on me prenne les fruits de mon labeur, là non, voilà l’étincelle qui a fini par mettre le feu aux poudres. Cette étincelle fut Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant tunisien surdiplômé. Mais entendons-nous bien, je ne crois pas à l’Homme Providentiel, si cela n’avait pas été Bouazizi, c’eut été un autre, en Egypte peut-être, tôt ou tard.

Les chefs d’état arabes ont trop fait jouer la fibre patriotique et la menace extérieure, agitant l’éternel épouvantail Israël, non exempt de tout reproche c’est certain, mais ils ont manqué l’essentiel, offrir assez de travail à leur population. C’est un écueil dont le Parti Communiste chinois a bien conscience, lui qui peut s’enorgueillir, non sans dommages collatéraux, d’avoir sorti de la pauvreté la plus abjecte plus de 300 millions d’êtres humains en 30 ans, fait historique sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité.

On nous a dit que 2001-2011 était la décennie du choc Occident-Islam, mais que nenni, il n’en est rien. Onze septembre, Afghanistan, Iraq et Ben Laden ont trop souvent fait la une, et dans 100 ans, avec le recul, ce ne sera qu’un chapitre rapidement clos sans réelle conséquence, alors que l’essentiel, le tournant majeur pris par l’Humanité se joue pourtant devant nos yeux pour ceux qui veulent bien se donner la peine de les ouvrir : the Rise of the Rest ! L’essor économique de l’Asie ! Voilà ce qui compte et devrait être plus abondamment traité par nos médias. Lire à ce sujet l’excellent « The New Asian Hemisphere » de Kishore Mahbubani.

Human mind versus AI

septembre 5, 2011

AI is a sort of software that can detect/look for data, process/digest that data, and then provides an answer/a reaction. Data can be entered by humans, but better, can be automatically captured by sensors. The camera of an iphone is such a sensor. In its simplest way, AI is shapeless and can be accessed through internet from a PC, a tablet or a smartphone : for instance a website that lets you listen to a tune you’re likely to like given everything you’ve listened before. But of course AI can be embedded in more evolved pieces of hardware like insect-like robots, dog-like robots, and of course humanoid-like robots.

But more unexpected (and appaling?), that will be possible in the future to embed AI in « liveware » : a cow could then be equipped with software outsmarting its brain, making the ruminant more clever (and/or more submissive?) than ever, able to go back to the cowshed on its own, without the need for cowboys anymore. Watch the video below to get convinced of that last assumption !

Of course, in this video, the butterfly isn’t AI-piloted, only remotely controled by humans, but still, this is a revolution, it’s just a matter of time before we can let AI take over an animal’s body.
On the other side, the human mind and body have been improved so much by technology since first hominids grabbed stones, and in the last 100 years technological progress is accelerating at such an astonishing pace that it’s hard to keep track of it. Soon every pieces of our body will be bettered or replaceable by more efficient bionic prothesis. Watch this video about a bionic hand, that’s just a beginning !
The most extreme situation would be for me the following. A human brain (and mind?) does only need oxygenated and nutriment-rich blood to work. Our brain does only need its cumbersome body just, A, to put food into the blood that flows to it (our arms and legs to go get food, our digestive system to process food to blood); B, to process oxygen to blood (our respiratory system), and C, to transmit genes trough sex.
So imagine X has a grave accident, he’s seriously injured, body and face, only the brain is safe. If doctors can quickly remove X’s brain and plug to it pipes that pump blood in and out, the brain would survive, right ? (any doctors in the room ? tell if this is pure sci-fi 😉 )
Now, let’s move to the next step. Imagine we connect that brain to sensors like for instance a camera (it’s already been done for people born blind). Imagine you connect X’s brain to a keyboard, or a voice synthesis device. Then you get it, it’s possible for X to chat with his loved ones ! How amazing ? It seems crazy, but look at what’s already possible ! People have been able to play pong tennis on a screen just by thinking of it :
Or watch how a monkey can feed itself with a robot arm just using thoughts.
Then comes the « but life without sport, food or sex is pointless » objection. So why do we need to do sport in the first place ? Because we’ve got a body that is asking for it. No body, no urge to do sport anymore. Why do we feel like eating ? Because our body is asking for food. No body, no urge to eat. Why do we want to have sex ? Because the hormons flowing in our body are asking for it. No body…you get my point. No matter how enjoyable sport, sex and food are, with only a brain, we might not need nor fancy those activities as much.
« But what would be left of the pleasures of life? » you might ask. Maybe what makes life still enjoyable for physically disabled people : art, music, movies, chatting, internet, reading, etc.
And now imagine we connect for a day X’s brain to an asimo-like robot, or an insect-like robot, how does that sound ? And why not connect X’s brain to some other « liveware », like a condor or a horse ? Sounds crazy ? However appalling this scenario, that should be technically workable before 2100.
But why bother embed X’s brain on a condor to give him a shot of « wow,  I can fly », when you can just put X’s brain in a closet, and send to it electric signals making X feel he’s flying, eating strawberries or having sex ? Well, scary. Its reminds me of « the Matrix » movie. Are you scared ?
TJ

Michael Jackson devient la personne la plus populaire sur Facebook!

juillet 8, 2009

Un comble ! Le premier Noir de l’histoire de l’humanité à avoir gagné une notoriété véritablement internationale, Michael Jackson , the King of Pop, devient la personne la plus populaire sur Facebook, reléguant par la même occasion sur la seconde marche du podium un autre Noir devenu tout aussi célèbre mais plus récemment, Barack Obama !

Michael est aussi plus célèbre sur Google (130 millions d’occurrences) que Barack (97 millions) !

Quelle parabole fascinante : Obama est à la politique ce que MJ fut à la musique, tous deux incarnations du passage à une ère post-raciale. La chaîne MTV, jusqu’alors fermée aux Noirs, dut se résoudre à diffuser les clips de MJ, parce que ce dernier était si génial qu’il n’était plus possible de l’ignorer. Qui plus est, MJ se voulait universel, il ne prétendait pas faire de la musique Black pour les Blacks, à la différence d’un James Brown, tout aussi talentueux mais trop corporatiste pour certains.

On peut dresser le même parallèle entre Martin Luther King et Obama. MLK aura fait l’histoire, mais les Américains dans leur majorité ne pouvaient de facto se reconnaître ni en lui, ni dans les leaders de la communauté Noire qui suivirent et tentèrent leur chance aux présidentielles. Il faudra attendre un certain fils de Kenyan, au charisme rassembleur inédit, pour que l’Amérique se rassure et prouve au monde que « the american dream » existe plus que jamais, qu’elle est bien ce pays de tous les possibles, ce « pays-monde » cosmopolite, ce creuset où viennent se fondre toutes les influences, toutes les cultures, toutes les couleurs et toutes les idées !

Il est ainsi indéniable que Michael Jackson, par son talent et ses convictions, aura significativement fissuré et ébranlé le mur du racisme américain, qu’Obama vient d’abattre. MJ aura joué un rôle incontournable dans le progrès de l’acceptation des différences, et ce malgré ses frasques dermatologiques que certains auront pris à tort pour un déni de son identité Black, alors que celle-ci aura imprégné son œuvre jusqu’au bout, tous les connaisseurs le disent.

Enfin, cela se sait moins, MJ est l’artiste qui, de tous les temps, aura versé le plus d’argent aux œuvres caritatives, les plus diverses et variées.

Son enfance l’avait traumatisé, il en a gardé des séquelles mentales et des complexes physiques, mais cela ne doit rien ôter ni à son humanisme, ni à son génie protéiforme, ce phénomène fut un auteur, compositeur, interprète, chorégraphe, danseur inégalé et inégalable…alors que le CD se meurt, il est maintenant clair que plus personne de pourra faire mieux que Thriller et ses plus de cent millions d’exemplaires vendus, record absolu.

RIP Michael Jackson !


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